Bourse Mila en politiques de l’IA
Combler l'écart entre la recherche en intelligence artificielle (IA) et l’élaboration des politiques
Combler l'écart entre la recherche en intelligence artificielle (IA) et l’élaboration des politiques
Les avancées rapides de l’IA transforment en profondeur nos sociétés, nos institutions et nos écosystèmes. Pourtant, un écart important subsiste entre la recherche en IA et les politiques publiques, les décideur·euse·s ayant souvent du mal à s’y retrouver dans la masse d’informations disponibles pour prendre des décisions éclairées répondant aux besoins de la société.
La bourse Mila en politiques de l’IA est un programme de six mois favorisant la collaboration entre chercheur·euse·s et praticien·ne·s issu·e·s de divers secteurs et disciplines. Chaque année, une cohorte aura l’occasion de travailler en étroite collaboration avec les chercheur·euse·s de Mila afin de formuler des recommandations politiques répondant aux opportunités et enjeux sociétaux liés au développement, au déploiement et à la gouvernance de l’IA, dans le cadre de thématiques annuelles.
La bourse Mila en politiques de l’IA vise activement à combler l'écart entre la recherche en IA et les politiques publiques en promouvant une approche sociotechnique de l’IA et en fournissant des recommandations accessibles et fondées sur des données probantes. Par le biais d’événements publics et de notes politiques, les participant·e·s proposent des analyses éclairées à l’intention des décideur·euse·s aux niveaux local et mondial.
Répondre aux défis et opportunités complexes liés au développement, au déploiement et à la gouvernance de l’IA nécessite une collaboration entre expert·e·s en IA et professionnel·le·s ou chercheur·euse·s issu·e·s de disciplines variées, notamment les sciences sociales, les sciences humaines et d’autres domaines. Des disciplines comme la sociologie, le droit, la psychologie, la philosophie et l’économie offrent des perspectives critiques et pertinentes pour les politiques publiques, qui complètent la recherche en IA. Traduire ces recherches en recommandations accessibles permet aux décideur·euse·s de mieux appréhender ces enjeux complexes et de concevoir des politiques en IA plus efficaces.
Grâce à ce programme, les boursier·ère·s contribueront à l’élaboration de meilleures politiques en IA en :
La bourse Mila en politiques de l’IA s’adresse aux chercheur·euse·s et aux professionnel·le·s, juniors ou seniors, issu·e·s des domaines des politiques publiques, des sciences sociales, des sciences humaines ou de domaines connexes, qui souhaitent mobiliser leur expertise en IA pour générer un impact politique au bénéfice de toutes et tous.
Ce programme est conçu pour des personnes déjà actives dans le milieu universitaire, la société civile, la fonction publique ou le secteur privé, et qui souhaitent approfondir leur engagement dans les politiques liées à l’IA. Il offre une opportunité unique de mener un projet ciblé et délimité dans le temps, en parallèle de ses engagements professionnels ou académiques, dans le but de relier recherche, pratique et impact politique. Les boursier·ère·s resteront ancré·e·s dans leurs institutions ou fonctions professionnelles pendant toute la durée du programme.
Nous recherchons particulièrement des chercheur·euse·s et praticien·ne·s ayant :
Par Padmapriya Mohan avec le soutien d'Anna Jahn, Sally Guy et Henri Vilandré
L’impact sociétal de l’IA est multidimensionnel, et la bourse de recherche en politiques de l’IA de Mila reflète cette réalité. Nous invitons les candidat·e·s à soumettre des projets dans les axes thématiques suivants :
Ce domaine thématique explore comment développer, déployer et gouverner les systèmes d'IA de manière sûre, sécurisée et respectueuse des droits. À mesure que les sociétés intègrent les technologies d'IA dans des domaines sensibles – de la santé aux services publics – les vulnérabilités et les limitations posent des risques croissants pour les individus, les institutions et les sociétés. Avec des systèmes d'IA avancés devenant plus puissants, polyvalents et autonomes – en particulier grâce aux modèles de fondation, aux systèmes multi-agents et aux déploiements en code source libre – les préoccupations en matière de sécurité s'étendent au-delà de la robustesse technique pour inclure la gestion des risques à court, moyen et long terme ainsi que la coordination à l’échelle mondiale. Pour faire face à ces risques, il faut adopter des approches interdisciplinaires solides qui combinent des garanties techniques avec des mécanismes juridiques, éthiques et institutionnels tout au long du cycle de vie de l'IA.
Exemples de sujets :
De nouvelles capacités d'IA – telles que les agents d’entreprise, les systèmes de planification automatisée et les outils multimodaux – transforment l'organisation du travail et la manière dont la valeur est créée. L'adoption de l'IA reste cependant inégale. Des obstacles structurels tels que les coûts élevés, la pénurie de compétences, les infrastructures limitées et l'incertitude réglementaire continuent d'entraver l'adoption, en particulier parmi les petites et moyennes entreprises (PME) et les institutions publiques sous-financées. Le domaine thématique de l'adoption de l’IA et de la productivité explore comment assurer une adoption équitable et efficace des technologies d'IA dans tous les secteurs afin de stimuler la productivité, de favoriser l'innovation et de renforcer la compétitivité.
Exemples de sujets :
L'essor de l'IA générative, des systèmes de recommandation personnalisés et des modèles multimodaux transforme le paysage médiatique et redéfinit la manière dont les gens accèdent à l'information, interagissent avec elle et lui font confiance. Ce domaine thématique explore la gouvernance des technologies médiatiques basées sur l'IA et leurs implications profondes pour la confiance du public, l'intégrité électorale et la résilience des systèmes démocratiques. Il examine également comment ces outils affectent les pratiques journalistiques, la modération de contenu et les risques croissants de ségrégation idéologique.
Exemples de sujets :
Les inégalités mondiales croissantes et le manque de diversité dans l'IA risquent de négliger les besoins spécifiques, l'expertise locale et les contextes culturels des groupes historiquement marginalisés. Ce domaine thématique explore les solutions politiques pour atténuer ces disparités. L'égalité réelle dans l'IA se concentre sur la suppression des contraintes et le renforcement des capacités pour assurer des écosystèmes d'IA inclusifs, bénéfiques et équitables, soutenant le développement économique et social pour toutes et tous. Les questions essentielles comprennent la prévention des préjudices et l'assurance d'un accès équitable aux ressources et aux opportunités de l'IA, à mesure que les systèmes d'IA sont de plus en plus intégrés dans la vie sociale, économique et publique. Ancré dans les droits humains et les initiatives mondiales telles que les recommandations du GPAI sur l'égalité réelle et les principes de l'OCDE sur l'IA, la recommandation de l'UNESCO sur l'éthique de l'IA, les Objectifs de développement durable (SDGs) et le Pacte numérique mondial, ce domaine aborde la manière de s'assurer que le développement, le déploiement et la gouvernance de l'IA reflètent et répondent de manière significative aux besoins, aux droits et aux expériences vécues de toutes et tous.
Exemples de sujets :
Ce domaine thématique explore comment aligner le développement de l'IA sur les priorités mondiales en matière de développement durable, en utilisant les applications de l'IA comme moteur d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques. Parallèlement à l'adoption généralisée de l'IA qui s'accélère, son impact environnemental augmente également – y compris la demande croissante en énergie et en eau des centres de données et l'intensité des ressources nécessaires à l'entraînement et au déploiement de grands modèles. Ce domaine examine à la fois l'empreinte environnementale des systèmes d'IA et leur potentiel à soutenir l'atténuation et l'adaptation aux changements climatiques, ainsi qu'à permettre une innovation durable dans tous les secteurs.
Exemples de sujets :
Ce domaine thématique explore comment les systèmes, le déploiement et la gouvernance de l'IA peuvent respecter et renforcer les droits autochtones, la souveraineté des données et l'autodétermination. À mesure que l'IA influence de plus en plus la gouvernance, le développement économique et les systèmes de connaissances, il est urgent de veiller à ce que les peuples autochtones – en particulier dans le contexte canadien – soient non seulement protégés des préjudices, mais également comme des leaders et des décideurs dans l'élaboration des politiques, de l'innovation et de l'infrastructure en matière d'IA. Ce domaine examine les stratégies visant à soutenir l'autorité autochtone sur les données, la langue et les outils numériques tout en favorisant une participation inclusive et le renforcement des capacités des communautés dans l'économie axée sur l'IA.
Exemples de sujets :
L'adoption de l'IA dans le secteur public offre un potentiel considérable pour améliorer la gouvernance, renforcer la prestation de services et optimiser la prise de décision. Cependant, les gouvernements sont confrontés à des défis uniques dans la mise en œuvre responsable de l'IA, notamment en ce qui concerne l'éthique, la transparence, la préparation de la main-d'œuvre et la confiance du public. Bien que l'IA puisse simplifier les processus administratifs, détecter la fraude et soutenir l'analyse des politiques, son utilisation abusive ou son manque de surveillance pourraient exacerber les biais, réduire la responsabilité et porter atteinte aux droits des citoyennes et citoyens. Ce thème aborde la manière dont l'IA du secteur public – y compris les systèmes de décision automatisée et les outils de recommandation – peut être déployée et gouvernée de manière transparente et équitable.
Exemples de sujets :
Les boursier·ère·s, accompagné·e·s de leur conseiller ou conseillère en IA de Mila, participeront à un ensemble de séances virtuelles et d’activités en présentiel au sein de Mila.
Pour postuler au programme de bourse Mila en politiques de l’IA, vous devez :
Pour que la candidature soit considérée comme complète, vous devez soumettre :
La proposition de projet doit :
Les candidatures seront acceptées jusqu’au lundi 2 juin à 10 h (HE).
Des chercheur·euse·s et professionnel·le·s de niveaux junior à senior ayant un parcours interdisciplinaire, déjà actif·ve·s dans les milieux universitaires, la société civile, le service public ou le secteur privé, et souhaitant approfondir leur engagement dans les politiques de l’IA.
Pour être éligibles, les candidats doivent :
Nous accueillons des projets interdisciplinaires et pertinents pour les politiques publiques, alignés sur un ou plusieurs des domaines thématiques suivants : Sécurité et gouvernance de l’IA, Adoption de l’IA et productivité, IA, médias et démocratie, Égalité réelle dans l’IA, IA et climat, IA autochtone et l'IA dans le secteur public.
Votre proposition doit présenter un plan clair, bien développé et réalisable, en accord avec les objectifs de la bourse. Elle doit contenir les éléments suivants :
Oui. Les candidatures hors des domaines prédéfinis sont acceptées, mais vous devez clairement expliquer leur pertinence pour les politiques d’IA et pourquoi elles méritent d’être abordées dans le cadre de la bourse. Indiquez les collaborateur·rices potentiel·le·s, à Mila ou ailleurs.
Oui. Un·e conseiller·ère de Mila vous sera attribué. Vous pouvez proposer une collaboration avec un·e chercheur·euse de Mila (non obligatoire à cette étape), ou avec d’autres partenaires externes (ex. : bailleurs de fonds ou institutions).
Votre candidature doit comprendre :
Les boursier·ère·s doivent réaliser :
Les candidatures sont évaluées par un comité composé de membres du personnel et de conseiller·ère·s de Mila. Les critères incluent : qualité et faisabilité du projet, pertinence pour les politiques d’IA, caractère interdisciplinaire, adéquation avec un·e conseiller·ère Mila, expérience et motivation des candidat·e·s. Les candidatures présélectionnées pourront être invitées à un court entretien.
Les langues de travail sont le français et l’anglais.
Non. La bourse est à temps partiel : 10 à 15 heures par semaine de septembre à février. Les boursier·ère·s restent rattaché·e·s à leurs institutions ou emplois.
Les boursier·ère·s reçoivent 40 CAD de l’heure, pour un maximum de 15 heures par semaine pendant six mois.
Non. Le programme est ouvert aux candidatures internationales. Il se déroule en format hybride, avec des activités en présentiel à Montréal, Québec. Une aide au visa peut être offerte aux boursier·ère·s sélectionné·e·s.
Oui. Mila peut soutenir votre demande si vous êtes sélectionné·e et avez besoin d’un visa pour les activités en personne.
Non. Il n’y a aucun frais de candidature. La participation est entièrement financée, y compris les frais de voyage et d’événement pour les activités en présentiel (jusqu’à 14 jours). Une prolongation de séjour est possible à vos frais.
Oui. Tous les frais associés aux activités en personne obligatoires sont pris en charge par le programme.
La participation en direct est encouragée, surtout pour les sessions clés, mais nous nous efforçons de tenir compte des différents fuseaux horaires. Les horaires seront établis avec la contribution des boursier·ère·s pour assurer l’inclusivité.